Intéressant.
Je rangeais mes caps Tattler dans leur boîte d'origine. Jusqu'à avant-hier. (Avertissement!
Ce qui suit est la version longue et intégrale d'une autre aventure de Parpopique. Pour savoir dans quoi je range mes grands couvercles Tattler, aller lire le dernier paragraphe de cette entrée sans passer GO!)
GO!
Une amie fait du kéfir, vous connaissez? C'est une boisson à base de lait ou d'eau qui est transformée par une culture bactérienne et qui fermente un peu. J'avais essayé le kéfir à base de lait dans le passé mais ne trouvais pas ça très économique. Pas très bon non plus.
Quand j'ai découvert que l'amie en faisait à base d'eau, ça m'a intéressé. À ma demande, elle m'a généreusement offert des grains de kéfir, ça se multiplie ces petites boules là!
Je savais exactement dans quoi je ferais vieillir mon kéfir: dans des pots Mason de 1,5 litre que Minederien m'a donnés cet automne! Mais l'amie m'a bien averti de laisser assez d'espace dans le haut pour ne pas faire de dégâts. Elle parlait par expérience...
Comprenez moi bien: je ne me réjouis pas du malheur des autres. Mais ça m'a fait sourire. J'ai souris parce que c'est tellement quelque chose qui pourrait m'arriver! Quand on fait de la cuisine expérimentale, il faut apprendre la gestion de risque. Il y a certains danger. On vit dangereusement. It's "life on the edge". C'est l'aventure, quoi!
Réaction de ma femme: "Je n'ai pas trop trop confiance à ça..." Réaction de ma fille: "C'est dangereux ça!" De mon côté, je les ai regardées avec le regard de celui qui méprise le mépris, avec l'attitude désinvolte de celui qui est habitué de passer pour un fou avant que ne soit révélé son génie. Je me disais: "Femmes de peu de foi! Ce n'est qu'un peu d'eau dans un pot!"
Ma première expérience était correcte: un litre d'eau, un demi citron, deux dattes, un quart de tasse de sucre, un quart de tasse de grains de kéfir. Le goût de citron était assez fort, un peu amer, mais buvable. J'aurais payé cher pour voir la face de Madame Parpopique quand elle a goûté à mon petit liquide pétillant, mais je n'ai pas eu besoin: elle l'a fait gratuitement!
Après quelques semaines d'expérimentation, je savais que l'orange était mon agrume préféré dans le kéfir. Après avoir vieilli pendant 48 heures, le liquide fait un beau "Pissssshhh!" quand on ouvre le pot! Ça goûte l'orangeade maison mais avec de petites bulles! En plus, "ils" disent que c'est bon pour la santé!
Vendredi dernier, excitation totale: Mme Parpopique arrive de l'épicerie avec de belles oranges! Vendredi soir, après le travail, je prends le bord de la cuisine et prépare ce qui sera, je le sais, ma meilleure batch de kéfir! Pour être certain que le produit final pétille convenablement, je m'assure que le couvercle est assez serré. (Je le serre comme un Bernardin qu'on met à l'autoclave...) Il ne reste plus qu'à attendre à dimanche soir!
Dimanche soir arrive, j'oublie mon kéfir! Lundi matin, j'y pense, mais en même temps qu'autre chose et je ne donne pas suite à mon idée. Lundi soir, sur l'heure du souper, je suis dans une autre pièce, séparé par trois portes de la cuisine où s'affaire mon épouse. Le délai de vieillissement est dépassé de 24 heures. Je suis au téléphone et j'entends un bruit fort et sec suivi de TRÈS près par un cri de ma femme. C'est comme si quelqu'un avait donné un coup de bâton de baseball sur la table, comme si une petite explosion venait de se produire...
Je vois la porte s'ouvrire et Madame Parpopique qui murmure dans la langue de ses ancêtres avec une intensité qui ne laisse pas de place aux alternatives: "You need to come clean up YOUR mess!" ("Tu dois venir nettoyer TON dégât!")
Je lui fais un petit sourire (jaune) et la regarde avec l'air clairvoyant de celui qui comprend sans qu'on lui explique, avec le regard courageux de celui qui comprend le prix à payer pour le progrès qui ne recule pas devant ce sacrifice.
Une fois mon appel terminé, j'arrive à la cuisine. L'armoire double où reposait mon pot est ouverte. À l'endroit où se tenait le pot, sur la troisième tablette, plus rien. Chaque étage dégouline. Le bruit des gouttes qui tombent de partout marque la sollenité du moment. Je lâche un grand soupir et commence à établir mon plan de match.
Ma femme a placé une serviette pour contenir le liquide sur le comptoir. J'essuie et lave le plancher pour pouvoir m'approcher de la zone sinistrée. Je vide la tablette du haut en jetant les morceaux d'orange et les éclats de vitre du pot qui a littéralement explosé. Mes boîtes de couvercles Tattler son mouillées, je les jette aussi. Je vide la 2e tablette avec ses pots contenant des pâtes et des légumineuses séchées. La tablette du bas contient tous les couvercles en plastique et les contenant hermétiques pour les boîtes à lunch...
Je regarde l'intérieur de la porte de l'armoire et je pars à rire. Mon épouse est surprise par ma bonne humeur dans la douleur et me le fait remarquer. Je pointe du doigt l'éclat de verre qui est piqué dans le bois de la porte! Elle me confirme que l'explosion a été assez forte pour OUVRIR LA PORTE de l'armoire!
J'ai avancé le frigo pour laver son côté et essuyer le plancher. J'en ai profité pour passer l'aspirateur dans les serpentins derrière... Je rouspète toujours quand il faut faire ça, mais j'étais sur le pilote automatique, engourdi par mon sens du devoir et de la responsabilité.
Hier, au souper, nous en parlions encore! Ma fille me répétait: "Je te l'avais dit que c'était dangereux!" Je l'ai regardée avec le regard pétillant de celui qui apprend de ses erreurs et qui ressort quelque chose d'utile de chaque catastrophe. "À Noël, nous pourrions cacher un pot dans les armoires de Mononcle..."
Que pense mon épouse de cette expérience? Elle aussi cherche à tirer profit des catastrophes: "La prochaine fois, pourrais-tu mettre ton pot dans le haut de L'AUTRE armoire pour pouvoir la laver au grand complet elle aussi??!!"
Avant, je gardais mes Tattlers dans leur boîte originale. Maintenant, depuis environ 48 heures, je range maintenant mes grands Tattler dans une petite canne de café Tim Horton's (même largeur que boîte de mélange pour chocolat chaud). FIN.