Dans le même domaine, mais plutôt lyrique que pratique... voici un texte publié dans notre journaldesvoisins.com, semaine du 2 janvier, écrit par un de nos précieux collaborateurs.
LES AVENTURES DE L'AGRICULTEUR URBAIN* Commençons l'année par une petite semence... ...qui donnera une plus grande cohésion sociale à Ahuntsic Ouest
Alors que l’hiver recouvre la terre d’un long et glacial sommeil, le jardinier urbain, lui, déjà s’éveille et anticipe un printemps tout en germe.
Les catalogues tapissés aux couleurs de reluisants légumes frais encombrent la boîte aux lettres et annoncent la période de l’achat et de la commande de nouvelles semences.
Plein de questions!
Hé, oui! En plein mois de janvier, l’agriculteur urbain doit s’affairer à planifier son jardin. Il imagine déjà l’allure et l’assortiment de sa future récolte estivale! « Qu’est-ce qui a fonctionné l’an dernier ?, se demande-t-il. Quelles étaient les récoltes les plus abondantes ? Quels sont les cultivars les mieux adaptés au climat, au sol et aux petites bestioles peu enclines à grignoter les fruits de mon ludique labeur? », se questionne-t-il encore.
Des choix difficiles
Le temps est venu de faire les choix difficiles entre la tomate romaine ou la Big Beef, entre les extraordinairement éclatants poivrons Purple Stars ou les savoureux, mais plus traditionnels Ace Peppers.
La question de la semence biologique se pose elle aussi. Veut-on être conséquent avec le choix d’une culture complètement bio ? Si oui, la sélection est limitée et plus coûteuse.
Fera-t-on le choix le plus sûr, en optant pour les semences plus classiques, se basant sur les succès des années précédentes ? Ou risquera-t-on la nouveauté, pour découvrir, expérimenter ou encore épater (!) les voisins avec des spécimens tape-à-l’oeil?
Une serre au garage
La serre, au garage, construite à partir de boyaux en PVC, de matériaux recyclés et recouverte d’une épaisse pellicule de plastique, est chauffée par trois ampoules de 150 watts et éclairée par deux néons phosphorescents.
Moyennant quelques petites retouches, elle sera prête à envelopper de sa timide chaleur, les premières semences, les plus téméraires, celles de fin février.
Un jardin en bacs
Quand vient le temps de sortir les semences à l’extérieur, les bacs surélevés sont un excellent choix pour le jardinier urbain, non seulement pour ses multiples avantages agraires, mais également parce qu’ils offrent la liberté du choix de l’emplacement : endroits plus ou moins ensoleillés, selon le cas, pelouse ou asphalte. Justement, parlant d’asphalte, voilà une occasion de verdir la glabre et morose allure d’un asphalte qui a mal vieilli!
Certes il est un peu tôt pour en parler, mais il est d’ores et déjà important de réfléchir à la possibilité d’agrandir son jardin, car, de la surface de culture prévue dépend le choix des semences, leur variété et leur quantité.
Devant et dessus
Cette année verra-t-elle la pelouse du devant de la maison céder sa place à quelques bacs supplémentaires ? Ou encore, la toiture du garage se parera-t-elle des visages colorés des aubergines imbibées de mauve, et des bigarrures vermeilles des fraises des champs?
Et les volatiles?
Les poules seront-elles de la partie cette année aussi? Reste à voir. Le poulailler bâti à partir d’un vieux patio de piscine s’impose comme le penthouse du monde de la volaille!
Il faut s’empresser de commander ses poussins afin qu’ils soient matures à l’été, si l’on veut des œufs frais et si l’on désire également concocter des omelettes faites maison à 100 % !
On se doit également de repenser la nourriture et autre attirail qu’on utilisait l’été dernier, pour des poules matures, afin de les adapter aux mignonnes petites boules de velours jaunes achetées chez un éleveur de confiance. Que choisirons-nous ? Les New Hampshires ou plutôt les Chanteclairs ?
Pour connaître ses voisins…
Pour la chair, les œufs ou encore les deux? Pour cet agriculteur urbain, l’expérience de l’année dernière fut convaincante pour la cause des poules en ville! Bien au-delà du plaisir, du rehaussement culinaire, et du rapprochement entre vie et nourriture, c’est la curiosité que ces petites créatures ont suscitée auprès de ses voisins, connus, mais surtout inconnus, qui a marqué son engouement à renouveler l’expérience.
Jeunes et vieux pointaient le nez, se frottant les yeux, à savoir s’il s’agissait bien de poules urbaines ou d’une illusion d’optique! Des occasions rêvées de faire connaissance avec des gens drôlement sympathiques, à qui autrement il n’aurait sans doute jamais parlé.
Créateurs de capital social…
De belles occasions également pour partager ses récoltes, faire visiter le potager, échanger sur le système d’arrosage à partir de récupérateurs d’eau de pluie, etc. Wow! Qui aurait cru : des poules, des légumes et des récupérateurs d’eau de pluie comme créateurs de capital social !
Une plus grande cohésion sociale pour Ahuntsic Ouest passe donc par une petite semence…
Malgré l’hiver --ou surtout grâce à l’hiver-- à vos catalogues citoyens!
*L’agriculteur urbain souhaite rester anonyme mais réside dans Ahuntsic Ouest. (2013-01-02)
_________________ Le cannage, c'est bon pour l'âme...et le porte-monnaie! -- Ravie
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