J'ai perdu ma chatte, une bleu crème très typée chartreux, il y a un mois, dans un accident violent, je l'ai trouvée encore chaude. Elle s'est pendue avec un collier dont pourtant elle avait déjà cassé un exemplaire en tirant sur la sécurité. Ca n'empêche pas de se sentir coupable. J'ai encore , mon grand noir qui a été finalement bien content de ne plus subir les jalousies de la demoiselle, et je ne me sentais pas moi-même de la remplacer.
J'ai trouvé les chatons le jour de mon anniversaire, mais je n'avais pas vraiment prévu de m'impliquer, à part les caser et surtout stériliser la mère...et encore, au mieux.
Bilan des deux chatons :
La petite femelle pie bleu-crème de la portée est morte au bout d'une heure, bien que réchauffée. Ca m'a attristée, je l'aurais peut-être gardée, elle avait des taches de la couleur de ma chatte, sur fond blanc, le relais s'imposait presque. C'est elle qui en ouvrant la bouche m'avait fait comprendre que tout le monde n'était pas mort dans ce grenier même s'ils étaient rigides et froids ; ça a sauvé son frère (ou sa soeur). J'ai jeté les plus rigides au loin, et j'ai eu un doute pour ce beige, pas plus rigide qu'elle. Je les ai fourré sous mon chandail et les ai ramené rapidement. J'ai commencé à m'occuper de la petite, chauffer de l'eau, où est la bouillotte ? le sèche cheveux ? le tout d'une main l'autre maintenant la petite au chaud contre ma peau.
... puis je me suis aperçue que le corps beige que j'avais posé comme ça sur un siège - a-t-il gémit ?- lui aussi bougeait la mâchoire.
Pas de bouillotte, mais deux poules qui couvent peu d'oeufs, ça presse, je tente ; je fourre les oeufs de l'une sous l'autre, et confie les deux corps à réchauffer à la première ; la peau d'une poule qui couve est de 37,5 à 39°C, c'est bien.
Je suis retourné là où j'avais lancé les corps, en fait je pense possible que deux autres beiges eussent pu être sauvés avec le recul, mais je les ai sûrement achevés
.
J'avais commencé à faire la bouillie lait écrémé-jaune d'oeuf-crème (de soja, j'espère que ça ira) , à la seringue je préfère avoir un liquide vraiment homogène, j'en met déjà plein à côté, j'essaierai les croquettes un peu plus tard s'il a tenu d'ici là, mais il a l'air d'en vouloir, il se débat, il piaule, bref, il s'accroche à mon chandail, bref, la vie. Pour l'instant.
Au final il a pris le coup et il a bu ses 30 ml ; aucune dent donc en effet plutôt 2 semaines. C'est un tout petit gabarit, 120 grammes, à peine plus qu'un poids de naissance théorique ; la mère n'est pas grande mais d'après ce que je viens de lire et les miaulis très fréquents il n'ont pas dû non plus avoir leur content de lait souvent.
Demain j'irais cherche du lait maternisé... moi qui ne voulais pas m'impliquer, m'enquiquiner, en plein dans le mille. Il sera sevré à 2 mois, ce n'est pas tant plus long que les poussins.
Il piaule, la poule lui parle, elle fait de petits bruits comme pour les poussins qui essaient d'éclore. Elle les a accepté sans difficulté... elle a un peu essayé de les tourner comme des oeufs pour les réchauffer sur les deux faces et, pour le survivant, elle empêche qu'il sorte trop la tête. Elle a réussi à le calmer, il doit dormir le petit crawleur. Ca m'arrange si on peut faire, en somme... une garde alternée. Je résiste encore mais je sens que je vais fondre comme un chat-mellow près du feu. Euhh, non ; je résiste !