Avez-vous entendu parler de Mylène Paqette dans les derniers mois?
Si vous écoutez la radio au 98.5 le matin avec Paul Arcand, vous l'aurez surement déjà entendu en entrevue avec cette jeune femme à quelques reprises depuis qu'elle a entrepris son périple.
La première fois, ce que j'ai retenu c'est ce qu'il l'avait motiver, ce qui lui avait donné "le coup de pied au derrière" pour entreprendre pareil expédition.
Si ma mémoire est bonne, cette jeune femme est infirmière à Ste-Justine (hôpital pour enfant). Un jour, l'un de ces jeunes patients lui aurait dit à peu près ceci: "Tu ne sais pas ce que c'est de se battre à tout les jours pour survivre". Venu l'atteindre, elle décide qu'elle fera ce périple de traverser l'atlantique seule à la rame.
Du coup, elle se fait témoin de la vie de l'océan et d'autres projets environnemental et éco/biologique se greffent à cette traversée.
Je ne sais pas à quoi ressemble sa bouffe, j'imagine seulement que cela a dû être une préparation un peu comme Denez l'a fait pour ses pottes qui partent pour les Malouines.
Partie de Halifax le 5 juillet, elle est maintenant "proche" de son but à Lorient en France.
Je voulais partager ça avec mes amis canneux, car je trouve que ce périple est comme un pont entre nous sur la "grande flaque" comme on s'amuse à le dire souvent.
http://www.mylenepaquette.com/Quelques citations de son blog:
Citer:
Je suis enragé contre la mer qui m’a trop défié, collé sur place, ralenti et immobilisé. Je me suis questionné face aux décisions prises depuis le tout début du trajet, j’ai beaucoup douté de moi, de mes capacités et de mes choix. Pourquoi cette année, pourquoi sur moi, toutes ces conditions climatiques difficiles? Sans vouloir le prendre trop personnel, j’ai été déçue l’océan, de moi et surtout de mon projet. Après avoir ramé quelques heures et avoir avancé à peine, j’étais au comble du découragement. Je suis impatiente de connaitre un bon vent pour quelques jours de rame et voire espérer une progression normale. Est-ce que c’est justement ce que je venais apprendre ici; être patiente?
Parfois, la mer est comme une vielle amie qui vous fait des excuses avec une boite de chocolat à qui vous pardonnez, bien sûr, pas pour le chocolat mais bien pour la face qu’elle vous fait. Même si la mer m’aura fait sortir de mes gons et exaspéré, même si elle se moque bien de ma position, de ma direction et de ma volonté, même si elle me nargue souvent, aujourd’hui je l’aime et je la trouve belle dans tous ces états de vents d’ouest soufflant pour moi. (11 août)
http://www.mylenepaquette.com/ecrire-mon-blogue/Citer:
Pour la première fois depuis le début de mon aventure, je me sens libre, affranchie. J’ai le choix. Je ne fais plus que subir et m’adapter constamment aux éléments qui frappent mais je les adapte plutôt à moi.(29 août)
Citer:
Se sont rencontrés sur l’océan deux bateaux bien différents. L’un des deux, le plus grand; fort, renommé et prestigieux, confortable et puissant et l’autre; petit, frêle à la merci des intempéries, volontaire, brave et patient. L’un représente le prestige et la sécurité et l’autre la fougue, le dépassement de soi, la témérité. Au milieu de l’océan, à mi-parcours entre les continents, ils se sont rencontrés avec beaucoup d’émoi et d’effervescence, cette rencontre a fait vivre des passions. Au nom des valeurs humaines, rien ne distingue les marins lorsqu’il s’agit de supporter son prochain. (2 octobre)
http://www.mylenepaquette.com/carnet-de-bord-2-octobre-2013/Citer:
Avant de plonger dans l’océan, j’y plongeai seulement la tête munie de mes lunettes afin de voir si quelque chose guettait mon embarcation car, dans mon imagination, les bêtes aquatiques capables d’en finir avec moi n’ont rien d’autre à faire que d’attendre que le buffet soit servi. À mon grand étonnement, le seul animal qui m’attendait là était mon ami poisson qui me suivait depuis une dizaine de jours.
...
Après ma troisième plongé, que je me suis surprise d’avoir apprécié, je ressentais déjà le désir d’une dernière baignade avant de mettre les pieds sur terre ferme et d’accrocher mes rames. Peut-être parce que la satisfaction du devoir accompli est grande devant l’immensité de l’océan. Peut-être aussi parce que je ne voudrais pas être passé par ici sans avoir pris le temps de dompter le plus gros des prédateurs, ce vieux démon qui me tenaille toujours, soit ma peur de l’eau.(16 octobre)
http://www.mylenepaquette.com/carnet-de-bord-16-octobre-2013/