Prévoir au minimum 4 litres pour une fermentation correcte.
Prévoir 8 litres par personne et par an permet juste de se faire plaisir de temps en temps en été.
Prévoir des bouteilles à vis
Prévoir de déboucher très progressivement les dites bouteilles, vingt minutes avant de les ouvrir complètement.
Prévoir de tomber amoureux de cette recette.
Prévoir de la gaze ou mousseline pour couvrir le col du récipient
Dans un grand bocal de verre idéalement, et à défaut une marmite, chaudière, piscine (à vous de voir) compter :
par litre d'eau
2 belles ombelles fraichement cueillies par un joli matin de soleil et de bruine légère (ou bien ...deux ombelles. Ca ira aussi. En fait deux beaux corymbes. Parce que ce sont des corymbes et non des ombelles. Seulement deux belles ombelles c'est plus musical que deux beaux corymbes.
Tiens d'ailleurs corymbe ça me rappelle le nom d'un instrument ancien, c'était quoi déjà ce truc ? :mrgreen: ok, revenons à nos... mouflons ).
5 cl de jus de citron
100 gr de sucre blanc
IMPORTANT : ne pas laver le sureau. Ce sont les bactéries présentes sur les fleurs qui sont les petits lutins de cette recette...
Donc cueillir 16 corymbes, prendre 40 cl de jus de citron et 800 gr de sucre. On peut aussi mettre des citrons bio en tranches avec la peau, mais ça donne un côté schwep*es du fait du zeste... le sureau étant un poème en soi, j'aime mieux le laisser pleinement s'exprimer.
Egrener les fleurs. Pour avoir comparé la cueillette par après-midi ensoleillé et en matinée bruineuse, j'ai personnellement préféré la seconde, arômes plus printaniers, plus de nuances subtiles, en légèreté et en fraîcheur ; si vous préférez le capiteux, les arômes plus lourds et marqués d'une cueillette de l'après midi ou le soir ensoleillé devraient mieux vous plaire.
Je n'ai pas la même exigence en qualité de de fleur pour un sirop et pour la limonade : la chaleur nécessaire au sirop gomme les subtilités, par contre, pour la limonade qui infuse à froid et permet de garder les arômes les plus délicats, je monte les critères d'un cran et pour le choix des fleurs, et pour la méthode d'égrenage.
Pour le sirop j'égrène façon paresseuse, (sac plastique voir le post limonade), par contre pour la limonade, j'égrène à la dure, le jour même, à la main, juste après la cueillette. J'égrène sur la table en marbre et j'attends 30 minutes, le temps que les tous petits insectes se soient sauvés par eux-mêmes.
Pour le choix des fleurs : pour le sirop, tout venant, mais pour la limonade, fleurs du matin et de début de saison : les arômes les plus frais sont sur les fleurs assez récentes et qui viennent juste de faire apparaitre le pollen, reconnaissables aux étamines jaune pâle. Le début de saison va donc à la limonade, et je fais le sirop, selon le temps dont je dispose, souvent plus tard.
Troisième nuance : pour le sirop je cherche à "charger en fleurs", pour compenser par l'intensité du parfum la perte de certaines fragrances. Charger en fleurs est ce qu'il faut éviter pour la limonade : plus on mettrait de fleurs et plus il y aurait de gaz - or la fermentation est déjà forte avec les quantités de fleurs indiquées ici, il n'est donc pas souhaitable de les augmenter.
Les bocaux Bromi*lli Roc*o sont parfaits pour 4,5 litres, les dames jeannes aussi pour... plus.
Important :
* placer le bocal au soleil si l'on peut, et attacher la gaze dessus (ou au pis un torchon)
* Laisser le couvercle du bocal ou le goulot de la dame jeanne ouvert
* remuer matin et soir en faisant entrer un peu d'air ce qui évite la formation de moisissures indésirables.
Quand le liquide commencera à former de petites bulles, c'est prêt à être filtré à l'étamine, et embouteillé. Laisser un espace de tête plus important que pour la limonade du commerce, environ 8 cm / 2 po 1/2.
7 à 15 jours après selon la température ambiante, c'est prêt !
Le sureau donne beaucoup de bulles, donc ouvrir franchement la bouteille si vous désirez baptiser un paquebot, prendre une douche sucrée, ou repeindre, comme je l'ai fait la première fois, la cuisine de vos amis. C'était très efficace (même s'il n'en restait plus guère à boire).
Sinon procéder comme indiqué en introduction, en desserrant le pas de vis par quart de millimètre, le temps qu'il faut. 15-20 minutes environ.
Ma petite astuce est d'embouteiller en bouteilles grand format et de transvaser une ou deux semaines avant consommation dans de plus petites. Les bouteilles au bouchon imparfait, comme les bouteilles de verre à vis métal ayant contenu du vinaigre ou de la liqueur alcoolique sont pratiques aussi, laissant sortir un peu du surplus de gaz.
Cette limonade est prévue modérément sucrée, on pourra aussi au moment de servir l'intensifier de sirop de sureau (voir recette, même date), mais si l'on aime se faire exploser le pancréas on peut partir sur 150 gr/L au lieu de 100.
Stockage sous 12 ° plus prudent si l'on emploie, malgré tous mes avertissements, des bouteilles à limonade classiques (à étrier). Il m'est déjà arrivé qu'une de ces fortes bouteilles car maintenues trop longtemps à 20° explose par un été caniculaire ( au cellier...qui ne dépasse normalemetn pas 15°) : les autres ont tenu, mais ce type d'accident étant possible, éviter, en clair, d'aller avoir une bouteille parfaitement hermétique
et stockée à hauteur de visage
et au dessus du four...).
Naturellement, comme vous ne voulez pas fabriquer d'alcool puisque c'est interdit (edit : non, dit notre kalashnikitty, c'est la distillation qui l'est), vous éviterez de stocker ces bouteilles plus de 6 semaines et encore moins, un an, ou bien, si c'est plus longtemps, au frigo, sous peine qu'elles titrent de 1 °/o à abinkanmêmplussksa °/o environ et ne soient plus bonnes pour les enfants, sniif. (et surtout le parfum du sureau est perdu au bout d'un an, ce qui ne vaut pas un mauvais cidre
).
Un délice !